Implants contraceptifs : Un choix risqué pour les femmes (Interview)

Les implants sont reconnus par la plupart pour leur efficacité dans la prévention des grossesses non désirées. Depuis plusieurs années maintenant les filles et les femmes « s'adonnent de plus en plus » aux implants. Ceux pour éviter les grosses non désirées et de profiter pleinement des activités sexuelles.  Cependant, comme tout médicament ou méthode contraceptive, ils peuvent avoir des conséquences et des effets secondaires potentiels. Pour vous aider à bien cerner le sujet, votre quotidien d’information Guineenews est parti à la rencontre de Dr Pema Koivogui, Docteur en médecine, en santé sexuelle et santé de reproduction

Dr Pema Koivogui, Docteur en médecine, en santé sexuelle et reproduction


 

Isic Info : Quelles sont les conséquences des implants chez les femmes?

Dr Pema Koivogui : Les conséquences des implants se trouvent à plusieurs niveaux. Premièrement, c'est au niveau du gain pondéral la femme peut prendre du poids sous l'effet de l'implant zadèle. Deuxièmement, il peut avoir l'hypertrophie des seins, c'est-à-dire les seins peuvent augmenter de volume de façon considérable. Il peut avoir des céphalées, c'est-à-dire des maux de tête inhabituelle. La femme peut également avoir des troubles de cycle à type Oligoménorrhée, hypoménorrhée et hyperménorrhée. Cela veut dire que la femme sur implant  zadèle, ses règles peuvent être perturbées, venir par des gouttes,  parfois même venir beaucoup comme il se peut qu'elle ne voit même pas ses règles.

Quels sont les risques d'un implant mal posé ?

Dr Pema Koivogui : On met l'implant sous la face externe du bras et si l'implant n'est pas bien inséré, il peut migrer. On a vu des implants aller jusqu'au cœur. D'autres le mettent dans les muscles du bras. Hors si l'implant est dans le muscle, il devient un problème, cela peut des fois se perdre dans le muscle, donc pour enlever c'est très complexe et risqué. La femme doit peut être incisée. Alors ça devient une fouille archéologique et parfois on ne le retrouve pas.

Nous savons qu’en plus de l’implant, il existe aussi la pilule. Un médicament qui empêche également les grosses non désirés. 

Alors entre ces deux méthodes, qu'est-ce qui est bon pour la femme ?

Dr Pema Koivogui : C’est la pilule qui est meilleure. Même si les femmes ne l’aiment pas trop. Dans notre jargon ont les appels les œstroprogestatifs. Elles sont contraignantes et il faut prendre chaque jour un comprimé et à des heures fixes. Si aujourd'hui tu as oublié d'en prendre, demain tu prends deux comprimés à la même heure. Et justement c'est pourquoi les femmes ne l'aiment pas. Mais les avantages est que quand les femmes prennent les pilules œstroprogestatives, elles sont préservées contre le cancer du sein, contre le cancer de la colle et ça lutte contre l'anémie. Elle coûte 3000 francs en pharmacie.

A-t-on ses règles avec l'implant contraceptif ?

Dr Pema Koivogui : Avec les contraceptifs la jeune fille voit correctement ses règles, il n'y a pas d'hypertrophie des seins, il n'y a pas de gain pondérale, il y a protection contre le cancer des seins, contre le cancer du col et contre l'anémie.

Comment se passe la pose d'un implant contraceptif ?

Dr Pema Koivogui : Quelques minutes avant la pose de l'implant contraceptif, la jeune fille doit d'abord laver proprement sa main, et nettoyer avec une serviette. Puis on lui demande avec quelle main elle travaille de plus pour mettre l'implant contraceptif sur son bras le moins actif (bras gauche si vous êtes droitière et inversement). Après on divise le bras en 3 parties, le tiers moyen, c'est à dire le beau milieu, la face interne, c'est cette face qu'on va désinfecter pour mettre les deux implants palpables. Et ensuite on met un pansement compressif. Nous conseillons à la jeune fille de ne pas travailler pendant 72. Après elle-même, elle peut enlever le pansement contraceptif et  voilà elle est protégée.

Pourquoi sur le bras qui travaille le moins ?

Dr Pema Koivogui : Le bras qui travaille le moins est très sollicité par les professionnels parce que c'est un corps étranger qui est introduit. Donc si c'est sur un bras très actif, comme je disais ça peut migrer. Donc les mouvements musculaires peuvent favoriser la migration et quand on est sur un implant zadèle aussi, on doit faire un suivi, soit par un obstétricien, un gynécologue ou un médecin de santé de reproduction qui te suit. A chaque six mois, il faut faire une consultation pour savoir si ton implant est en place et si n’y a pas d'effets secondaires pour y remédier avant que ça soit grave.

Est-ce que l'implant contraceptif peut rendre stérile ?

Dr Pema Koivogui : Non. L'implant contraceptif ne rend pas stérile, mais ça peut provoquer des troubles des règles et si ces troubles ne sont pas guéris, cela peut entraîner une infertilité. C'est-à-dire une difficulté de concevoir qui est différente de la stérilité et c'est un acte irréversible. Donc il faut aller auprès d'un médecin qui connaît bien comment poser un implant ou vers les sages-femmes. Que ça soit pour la pose ou l'extraction de l'implant. Car la planification fait partie des programmes qu'on dispense aux sages-femmes.

À quel âge vous recommandez l'implant chez la jeune fille ?

Dr Pema Koivogui : A partir du moment où elle commence à voir ses cycles menstruels. Ou encore dès qu'elle commence à faire des activités sexuelles.

Entre l'implant contraceptif et la pilule, qu'est-ce que vous conseillez aujourd'hui ?

Dr Pema Koivogui : A ce niveau je conseille deux méthodes. Premièrement c’est la pilule qui a moins d'effets secondaires. Deuxièmement c'est le dispositif intra-utérin qu'on place dans L'utérus. Ce dispositif ne fait pas grossir, la femme voit correctement ses règles. Et même lorsque la femme l'enlève, elle tombe facilement enceinte. C’est le contraceptif des femmes intellectuelles, car elle n'a pas d'effet secondaire.


Mamadou Mouctar BAH 

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