Bentourayah :L’approvisionnement  d’eau potable des ménages

 


Une des manifestations du peu d’intérêt que le secteur de l’eau a suscité de la part des autorités guinéens de ces dernières années, c’est le faible accès des citoyens à cette denrée pourtant vitale et indispensable à la vie de l'homme. Le paradoxe est tel qu’au pays qualifié de château d’eau de l’Afrique de l’ouest, ceux qui n’y ont pas accès sont archi-majoritaires. Le phénomène est particulièrement perceptible à mesure que l’on s’éloigne de la capitale Conakry. Heureusement, dans certaines zones, la solidarité à l’Africaine pallie l’absence de l’Etat. C’est un peu ce qui se passe notamment dans la zone de Bentourayah, sur l’axe Coyah-Conakry. Les habitants du secteur 43 en particulier ne savent pas comment ils feraient si certains voisins plus aisés n’avaient pas jugé utile de partager avec la communauté l’eau qu’ils tirent des forages qu’ils aménagent à l’intérieur de leurs demeures. 

 

Bentourayah, un district relevant de la sous-préfecture de Manéah est plutôt bien gâté en courant électrique. « Généralement, nous avons le courant 24 h/24 », se réjouit un citoyen de Bentourayah. Et cette particularité est à prendre en contact dans l’accès des citoyens de la localité à l’eau. En effet, l’eau qu’on utilise dans tous les ménages provient des forages qui, eux-mêmes, fonctionnent à base du courant électrique. Mais cela passe aussi par de la générosité dont montre ceux qui ont les moyens de s’offrir les forages en questions. 

 

Au secteur 43 notamment, un de ces généreux voisins a spécialement installé un robinet derrière sa cour pour permettre aux citoyens de se procurer de l’eau. « En raison des bruits qu’on entretient très souvent autour des robinets, les gens ne permettent pas toujours que l’on rentre jusque dans la cour pour puiser », explique une femme du nom de mariame sylla. « Il n’y a pas que le bruit auquel tu fais allusion. Il y a aussi que certains bandits peuvent se faire passer pour des gens qui veulent chercher de l’eau, pour venir repérer des points faibles et planifier ensuite des attaques contre les gens », souligne un jeune qui avait entendu la dame s’exprimer. Dans tous les cas, au niveau de ce forage-là, il est permis aux gens de venir chercher l’eau entre 7 heures et 16 heures. Le robinet étant fermé en dehors de cette tranche horaire. 

 

C’est avec gratitude que les habitants accueillent cette générosité de la part de ceux qui leur permettent ainsi d’avoir de l’eau dans leurs maisons. Surtout en cette saison sèche caractérisée par le tarissement de la presque totalité des puits. Mais s’agit-il réellement de générosité? Un citoyen nuance : « Tout le monde ne donne pas de gaieté de cœur. Beaucoup le font pour ne pas se faire agresser par les jeunes du quartier ou pour pouvoir bénéficier du soutien de ces derniers, quand ils en auront besoin ». 

 

Ceci étant, tout le monde n’est pas nécessairement servi par l’eau des forages.Une dame qui, quoiqu’ayant son domicile près d’une mosquée avec un forage, dit qu’elle n’y va pas chercher de l’eau. Problème ? Elle aurait des démêlées avec certains gestionnaires de la mosquée en question. L’accès à l’eau peut donc se heurter à des problèmes d’égo ou d’humeur. 

En somme, la générosité des autres n’est pas non plus bénéfique que  chez certains. 

                                                                                               Massaran Camara 

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